Jeanne Vicérial

1er juillet au 10 septembre 2023

Jeanne Vicérial
« Née en 1991, Jeanne Vicerial se tourne dès l’adolescence vers la confection vestimentaire. Après des études aux Arts Décoratifs, elle engage un travail de recherche en design vêtement qui prendra la forme d’une thèse de doctorat SACRE, questionnant les moyens de conception vestimentaire contemporains, et proposant une alternative à la dichotomie sur mesure/prêt-à-porter liée au système de la fast fashion. Elle approfondit cette recherche par la mise au point, grâce à un partenariat avec le département de mécatronique de Mines – ParisTech, d’un procédé robotique breveté permettant de produire des vêtements sur mesure, sans chute. 
Parallèlement, Jeanne engage une démarche artistique qui la pousse à fonder, après un passage chez Hussein Chalayan, le studio de design Clinique vestimentaire. Développant de nouveaux principes de création textile, elle s’inspire principalement des fibres musculaires afin de créer ses propres tissages.
En mars 2022 elle réalise les costumes pour la reprise de l’opéra Atys au Grand Théâtre de Genève dans le cadre d’une co-production avec l’Opéra royal de Versailles sous la direction d’Angelin Preljocaj. Déjà pensionnaire à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2019-2020, ses créations ont notamment été exposées au Palais de Tokyo à Paris (2018) à Rome (Villa Médicis et Palais Farnèse, 2020), à la Collection Lambert à Avignon (2021), à la Maison Guerlain à Paris (2022), à la Fondation LaFayette Anticipations à Paris (2023) et à la Manufacture de Roubaix (2023). Elle est représentée par la Galerie Templon. 
Il serait difficile de les appeler, simplement, des vêtements. S’ils le sont, les artefacts produits par Jeanne Vicerial ressemblent davantage aux costumes d’une espèce extraterrestre dans laquelle d’autres corps et cultures non humains ont donné une forme radicalement différente à la plus humaine des disciplines artistiques : la mode.
Le corps-cocon, emanuele coccia,
extrait du catalogue d’exposition armors, 2023
Ce sont des gisantes, des revenantes, des fantômes féminins. On peut y voir des insectes géants, des guerrières d’outre-tombe ou les Parques, ces déesses maîtresses des destinées humaines. Ces apparitions ne sont faites que des plis des linceuls, voiles et capes qui les enveloppent. Elles sont presque toutes noires, d’un noir de bois brûlé, Jeanne Vicerial ayant pour technique le tissage de mètres et de mètres de fils de cette couleur.
Philippe dagen, le monde,
28 janvier 2023 à 12h30″